CONTRIBUTION: "Quand le droit parle tout le monde se tait...
Cet article est le témoin de nombreux faits ou la droiture de la justice sénégalaise reste à désirer. Il ne s’agit nullement d'une appartenance politique ou d’un quelconque parti pris. Notre constant nous permet d'espérer que cette justice est quelques fois instrumentalisée. Chaque secteur peut être l’objet d’un livre s'agissant l'injustice dans le Sénégal. Cette dernière ne cesse de fulgurer au sein du pays de la Teranga. Sachant que la question est très vaste, on portera notre réflexion sur les points les plus saillants qui troublent la justice sénégalaise.
Pouvons-nous, nous fier à l'originalité des textes connaissant les réalités du pays ?
Avant la déclaration officielle de l'indépendance du Sénégal en 1960, c’est le droit de l’ancienne métropole coloniale et celui des tribunaux musulmans qui assuraient nos règles de vie selon notre appartenance religieuse, qu'elle soit chrétienne ou islamique. Cette période est aussi marquée par un pluralisme de statut : statut de droit positif, statut islamisé, statut animiste, et statut chrétien. À cette époque, les citoyens répondaient de ressorts juridiques différents : au régime coutumier, polypore, se superposait sans s'y opposer véritablement.
Soucieux de consolider la cohésion nation et d'assurer le développement du pays, le Sénégal comme d’autres États africains a été le terrain de confrontation entre les pratiques coutumières et le droit issu de la colonisation. C’est incontestablement pour cette raison que le Sénégal, à l'instar de certains États africains nouvellement indépendants, s’est attelé à offrir un nouvel État, un droit moderniste et uniforme. Il fallait ainsi pour ces derniers, construire une législation moderne, un droit de l’avenir et conforme aux identités nationales. C'est dans ce contexte que plusieurs textes ont été élaborés pour que ces derniers aient une conformité avec les réalités sénégalaises. Malgré l'existence de ces nouveaux textes qui, d’ailleurs la plupart ont été copiés, posent toujours des difficultés d'application.
Même si l'originalité des textes ne fait pas l’unanime face aux réalités du pays, est-ce que les acteurs font preuve d'éthique et de déontologie irréprochable ?
« Rester neutre face à l'injustice, c'est choisir le camp De l’oppresseur » ; Desmond Tutu. Cette affirmation peut être un piédestal pour dire que la corruption prend de l'ampleur de jour en jour au Sénégal.Le fléau de la corruption connait une hausse progressive depuis notre souveraineté. C'est ce qui ressort du sondage réalisé par Afrobaromètre ; le réseau panafñricain de recherche de sondage qui s'intéresse aux questions relatives la démocratie, à la gouvernance, et à la qualité́ de vie. Selon ce sondage 75% des Sénégalais estiment que la corruption s’est accrue dans le pays. Au cours des catégories socio-professionnelles les plus touchées par la corruption, selon les Sénégalais, il y’a d’abord les gendarmes et les policiers. Près de la moitié de la population sénégalaise pense que la plupart d’entre les policiers et les gendarmes sont corrompus. Entre 2017 et 2021 le pourcentage de Sénégalais qui pense que la corruption est très élevée au sein de ces deux corporations qui est passé de 29 à 47% soit une augmentation de l’ordre de 18%. 4 Sénégalais sur 10 ayant eu affaire à la police ont déclaré́ avoir versé́ des pots-de-vin pour se tirer d’ennui.
Les juges et magistrats aussi figurent dans le lot des personnes les plus corrompues de la République, avec une croissance de taux de perception de la corruption de l’ordre de 12%, passant de 24% en 2017 à 36%, quatre ans plus tard. Pour les Sénégalais, le Président enregistre son lot de corrompu. Entre 2017 et 2021, le taux de corruption perçu est passé de 23 à 34%, soit une progression de 11%. Il faut noter qu’on a fait une sélection puisqu’on n’a pas apostrophé tous les secteurs corrompus.
Un coté tabou net très sensible dans le pays de la Téranga; qui est la branche des chefs traditionnels et les leaders religieux. On pourra lire de nombreuses dénonciations de la corruption au Sénégal sans que ce secteur ne soit cité par peur de probables représailles. Toutefois, c’est une injustice qui se passe dans le pays et qui ne cesse de progresser au cours des dernières années.
Dès lors on rejoint le point de vu de Montesquieu, selon qui « La justice élève sa voie ; mais elle peine à se faire entendre dans le tumulte des passions. » C’est pourquoi la confrontation des institutions et des citoyens dont les formes comme les raisons ont dû laisser certains perplexes. Quand le principe d’autorité́ est rejeté, le triomphe du droit subjectif est limité et les juges sont psychologiquement menacés ou considérés comme des adversaires politiques. Ou encore quand les décisions de la justice sont rejetées et vilipendées ; et qu’il y’a déficit de confiance. Les acteurs de la justice sont interpelés au plus haut point pour que la justice ne tende pas à devenir le patient de son propre système judiciaire. Particulièrement, devrons-nous rappeler aux juges, aux magistrats, aux avocats et aux auxiliaires justiciers que la justice est aussi une vertu personnel et un niveau d’excellence moral.
DIALLO Djiby,
djibyno294@gmail.com